Tess, comme Tessa, est une forme familière de Theresa qui est elle-même un nom à l’étymologie incertaine. Theresa provient très probablement du grec « therizein » qui signifie « récolter, moissonneur » ou du grec « theros » qui signifie « été ». Therasia est également le nom d’une île grecque. L’usage de Theresa comme prénom féminin trouve ses racines en Espagne et au Portugal où il est resté largement confiné jusqu’au Moyen Âge. Selon la tradition, Therasia était une noble espagnole et l’épouse du sénateur et avocat romain du IVe siècle, saint Paulinus de Nola. Après avoir perdu tragiquement leur fils, le couple riche a tout donné aux pauvres et a mené une vie d’austérité religieuse. On pense que le nom de Teresa vient de cette femme. Plus tard dans l’histoire, Thérèse d’Ávila était une sainte espagnole éminente du XVIe siècle, à qui l’on doit la diffusion du nom au-delà des frontières de l’Espagne et du Portugal, pour qu’il s’étende à toute l’Europe. En tant que mystique et pratiquante de la méditation, Sainte Thérèse de Jésus (comme on l’appelle souvent) a écrit de manière prolifique et ses œuvres ont constitué une contribution essentielle à la littérature espagnole de la Renaissance. Une autre sainte du 19e siècle, Thérèse de Lisieux (Normandie), souvent appelée la « petite fleur de Jésus », a ajouté une dimension « sainte » au nom de Thérèse. Non seulement elle est co-patronne de la France (avec sainte Jeanne d’Arc), mais son lieu de pèlerinage en France est le deuxième après Lourdes. L’ironie du sort veut que sainte Thérèse soit morte à l’âge de 24 ans, alors qu’elle était une carmélite cloîtrée peu connue, ce n’est qu’après sa mort qu’elle a acquis une grande popularité, même au-delà des frontières françaises (grâce à l’autobiographie très lue qu’elle a laissée derrière elle, « Histoire d’une âme »). Ses écrits pieusement sentimentaux ont inspiré toute une nation. Et puis, bien sûr, il y a l’inoubliable Mère Teresa de Calcutta du 20e siècle. Le nom de Theresa est pratiquement synonyme de sainteté, il n’est donc pas surprenant qu’il soit devenu un nom de choix parmi les catholiques du monde occidental. Theresa avec un « h » est la version la plus utilisée par les Anglais et les Allemands, tandis que Teresa est la forme espagnole et portugaise et Thérèse la française. La forme familière de Tess a été popularisée à la fin du XIXe siècle par le roman de Thomas Hardy « Tess of the D’Ubervilles » (1891). Aujourd’hui, le prénom Tess, en tant que prénom indépendant, est très populaire aux Pays-Bas, mais se classe également assez bien en Belgique et en France.
